Vous avez dit « TDAH »?

Vous avez dit « TDAH »?

Cet acronyme est de plus en plus présent dans la sphère socio-éducative.

Mais que signifient réellement ces quatre lettres ? Que cachent-elles ?

Le TDAH signifie « Trouble Déficitaire de l’Attention avec ou sans Hyperactivité ». C’est un trouble qui reste méconnu mais prévalent. Les dernières études estiment qu’il y aurait 5 à 8 % d’enfants présentant un TDAH. 

D’où vient le TDAH ?

C’est un trouble neurodéveloppemental, c’est-à-dire que lors de la maturation cérébrale du cerveau du fœtus, se trouve une différence de fonctionnement au niveau du lobe frontal. Comme son nom l’indique, c’est la partie du cerveau située à l’avant de la tête, derrière le front.

Le lobe frontal est un peu le chef d’orchestre de notre cerveau, ce qui signifie qu’il gère ce sur quoi nous allons nous concentrer, comment nous allons planifier nos taches… Le TDAH est donc un trouble des fonctions exécutives. Il touche à part égale les filles les garçons.

Quelles sont les manifestations du TDAH ?

Le TDAH se caractérise par trois symptômes principaux :

  • Un déficit de l’attention.
  • De l’impulsivité.
  • Une hyperactivité motrice.

Au début de cet article, j’écrivais « Avec ou Sans Hyperactivité». En effet, contrairement aux idées reçues, l’hyperactivité n’est pas le symptôme principal d’un TDAH. 

La caractéristique principale est le déficit de l’attention, c’est pourquoi de nombreux professionnels préfèrent utiliser maintenant le terme « TDA, Trouble Déficitaire de l’Attention ». 

Mais avant de vous détailler le déficit de l’attention, revenons quelques instants sur l’attention. C’est la faculté de l’esprit de se consacrer à une tâche. À noter que l’attention est fluctuante d’un moment à l’autre, selon notre état émotionnel, nos pensées, et d’un individu à un autre.

Il existe plusieurs sources d’attention : Visuelle, Auditive, Kinesthésique, Odorat.

Se concentrer, c’est donc la capacité de se focaliser sur une tâche, une consigne ; de sélectionner les stimuli pertinents et donc d’inhiber tous les « distracteurs « , c’est-à-dire les informations qui ne sont pas utiles, voire nuisibles, au bon déroulement de la tâche. Notons que les capacités attentionnelles augmentent avec la croissance de l’enfant. 

Le trouble déficitaire de l’attention se définit par plusieurs éléments. 

  • Une distractibilité 

Un enfant présentant un TDAH aura plus de difficulté à inhiber les « distracteurs », c’est-à-dire de sélectionner uniquement les informations pertinentes à la tâche. Par exemple, en cours, la présence d’un oiseau tapant à la fenêtre aura tendance à distraire plus facilement un enfant qui présente un TDAH. 

  • Une désorganisation des taches

Nous l’avons vu, c’est le lobe frontal de l’enfant qui présente un fonctionnement différent. S’organiser, prioriser sont deux tâches plus difficiles à mettre en place. Nous retrouvons ainsi un défaut dans le repérage temporel. 

Pour vous l’illustrer, je vais prendre l’exemple de l’habillement. Quand vous demandez à votre enfant de s’habiller, dans sa tête un très grand nombre d’étapes se poursuivent.
Nous pouvons noter : ouvrir l’armoire, choisir mes vêtements, choisir les vêtements adaptés au temps, prendre chaque vêtement et le mettre dans le bon ordre, du bon côté….

Si, pour la majorité des enfants, ces étapes se déroulent aisément, pour les enfants présentant un TDAH, ils se perdent dans l’enchaînement des différentes étapes. 

  • Une capacité de mémoire de travail diminuée

La mémoire de travail, c’est le nombre d’éléments que nous pouvons retenir en même temps. Chez l’adulte, elle est à 7 éléments (+/- 2). Chez l’enfant, elle augmente avec l’âge. Elle sera toutefois diminuée dans le cadre d’un TDAH. La conséquence directe est que lors d’une consigne trop longue, l’enfant n’en retiendra qu’un ou deux éléments maximums.

Évoquons maintenant le deuxième symptôme prévalent, l’impulsivité.

L’enfant présente des comportements (actes, paroles…) sans anticipation sur leurs conséquences, et sans y associer une quelconque pensée. Il “agit et réfléchit après”. 

En lien avec cette impulsivité, le dysfonctionnement des fonctions exécutives et par conséquent un défaut d’inhibition (le fameux chef d’orchestre). 

Cette impulsivité est souvent source d’incompréhension de la part de l’entourage (proche ou scolaire). Elle est parfois accompagnée de remarques par les personnes ne connaissant pas ce trouble. « Enfant impoli, arrogant », « mal éduqué ». 

A ce stade, je tiens à rappeler que le TDAH est bien un trouble neuro-développemental, CE N’EST PAS UN PROBLEME D’EDUCATION !!! L’enfant ne fait pas exprès. 

Enfin, le dernier symptôme évoqué est l’hyperactivité motrice.

Elle se traduit par un besoin d’être en mouvement la majorité du temps. Mais tous les enfants n’ont pas cette hyperactivité. Il est possible de présenter un trouble de l’attention avec impulsivité mais SANS hyperactivité. 

L’accompagnement d’un enfant TDAH

La prise en charge est pluri-factorielle. Le diagnostic est posé par un neuro-psychologue après de multiples tests. Il est important de noter qu’il n’existe pas une forme de TDAH. Chaque enfant est différent et présentera une forme différente du trouble. 

Le diagnostic est généralement fait vers l’âge de 7/8 ans, mais les premiers signes peuvent arriver bien plus tôt, vers 2 ans. Un dossier auprès de la MDPH peut être déposé. 

L’accompagnement en sophrologie permet de travailler sur les différents aspects. En lien avec la gestion émotionnelle, la respiration est la base de travail. En effet, l’intérêt de travailler sur l’apprentissage d’une respiration plus contrôlée est lié à l’étroite relation entre le système respiratoire et le système nerveux. 

Nous allons rechercher en sophrologie à travailler sur le contrôle de son expiration. Cela permet aux plus jeunes, de découvrir d’une part qu’ils peuvent avoir la maîtrise de leur respiration, et par conséquent la maîtrise de leurs émotions. Ceci en passant par des exercices en mouvement. 

En y associant une intention et des images, apprendre à maîtriser sa respiration en se recentrant sur les sensations corporelles permet à l’enfant d’apprendre à inhiber les stimuli extérieurs.

De plus, l’utilisation de fidgets permet à l’enfant de maîtriser plus aisément son hyperactivité motrice. 

Enfin, je terminerai par l’importance d’accompagner la famille qui est présente autour d’un enfant TDAH, leur permettre de mettre des mots sur leur vécu, que ce soit à la maison ou dans le système scolaire. 

N’oubliez pas, derrière le TDAH, se trouve de la créativité, de l’ouverture d’esprit et de multiples possibilités qui s’offrent à eux ! 


Je vous propose un exercice de sophrologie :

« Mr Béton – Mr Chamallow » : 

Ici, j’invite chaque enfant à devenir Mr Béton, en contractant chacun leur tour les différentes parties du corps.  

Pour devenir M. Béton : inspirer par le nez, bloquer la respiration en contractant le visage, comme si on réalisait une belle grimace !

Puis, devenez M. Chamallow : expirer fort par la bouche pour décontracter et devenir comme M. Chamallow, tout mou !

Réalisez cet exercice avec le visage ; puis les bras, les tendre devant soi ; le haut du corps ; les jambes et pour finir le corps tout entier !

Entre chaque exercice, prenez bien le temps de percevoir les différentes sensations de votre corps ! Et profitez !

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