Installez-vous confortablement, on va parler césarienne !

Installez-vous confortablement, on va parler césarienne !


Un simple mot, 10 lettres, 3 syllabes, mais dont, tout comme Voldemort, on aimerait parfois taire le nom.

Un petit état des lieux : en France depuis 2003, le taux de césarienne est stabilisé autour de 21 % (source Césarine) ce qui représente tout de même une naissance sur 5, ou une naissance sur 4 pour les primipares (première grossesse). 

C’est dire à quel point il est important de sensibiliser les futurs parents à la césarienne (surtout que, malheureusement, les cours de préparation à l’accouchement sont assez succincts sur le sujet). Il est important d’informer, de s’informer et de se préparer sur le déroulement d’une césarienne, des suites de couches, aussi appelé le post-partum, etc., pour vivre du mieux possible cet accouchement.

Commençons par le début. 

La césarienne est une opération chirurgicale qui permet d’extraire le fœtus en pratiquant une incision au niveau de la paroi abdominale et de l’utérus. C’est une opération qui se déroule sous anesthésie locale (grâce à la rachianesthésie ou la péridurale. La différence entre les deux est la profondeur et le système d’injection : la « péri » est posée avec un cathéter en continu, tandis que la « rachi » est en prise unique, plus profondément dans la colonne.) ou dans certains cas en anesthésie générale.

La césarienne est décidée par l’équipe médicale si la voie basse n’est pas possible en sécurité. Il y a plusieurs possibilités : certaines que l’on peut prévoir (au-delà de 2 césariennes sans voix basse intermédiaire, placenta prævia, position du bébé empêchant sa sortie comme la transverse, le nombre de fœtus, certaines pathologies maternelles…) et d’autres situations imprévisibles et d’urgence comme le rythme cardiaque anormal du bébé, un col qui ne se dilate pas, une prééclampsie, etc. (Sources : gynecomarseille.com et naitreetgrandir.com).

La césarienne peut arriver, comme d’autres événements au cours d’une grossesse. 

Il ne faut pas les nier, mais l’on peut s’informer en prenant ce qui nous convient, en triant ce que l’on est capable d’entendre (suivant notre capacité à gérer les informations et encore plus avec cette période anxiogène…). Évitez d’écouter les récits de tata Jeanine et de la cousine Martine qui existent, mais datent d’une autre époque. 
Prenez le temps de discuter avec votre équipe médicale qui saura vous informer. Si le besoin se fait sentir, vous pouvez vous rapprocher d’associations (Exemple avec l’association Césarine : échange, soutien et informations autour de la naissance par césarienne en France et en Belgique), de personnes qui sauront vous renseigner (PMI, Doulas…), ou sur les réseaux sociaux (Instagram : maman.cesariseecesa.reine…).


Entourez-vous des personnes qui vous font du bien !


En gardant en tête qu’une des choses importantes, c’est la PRÉPARATION.
 C’est primordial à retenir. Comme un.e athlète qui va s’apprêter à courir un marathon, un.e étudiant.e qui passe un examen, ou encore un.e chef.fe de cuisine qui prépare un nouveau plat pour sa carte…tous.tes font une préparation.

La préparation à l’accouchement, ce sont bien souvent les cours disponibles auprès du personnel de santé qui vous accompagne (dans votre maternité ou en libéral). À côté de ça, vous avez aussi la possibilité de vous faire accompagner, si vous le souhaitez, par d’autres professionnels des médecines douces, du mieux-être et du bien-être : hypnothérapeute, acupuncteur, ostéopathe, yoga prénatal, haptonomie, sophrologue, etc. (liste non-exhaustive). Il est à rappeler que ces accompagnements ne se substituent pas à un suivi ou à un traitement médical.


Si vous faites le choix de la sophrologie, le suivi se fera à travers différentes étapes.

Dans le cadre d’une césarienne qui serait programmée, on pourra, dans un premier temps, travailler sur l’installation d’un état de détente en balayant les angoisses liées à l’intervention, puis en installant un état positif en renforçant le sentiment de sérénité (état de calme et de détente). 
Dans un second temps, on travaillera sur « comment » la personne pourra s’investir dans son accouchement.
 On éloignera les doutes liés à l’intervention, on renforcera sa confiance (en soi, en les personnes qui l’entoure, en l’équipe médicale) et sa motivation. 
Puis dans un dernier temps, on validera l’accompagnement par l’observation des changements.
 Bien évidemment, ceci est un exemple de suivi. Il y a autant de suivis possibles qu’il y a de personnes. Chaque suivi ou accompagnement est personnalisé pour la personne qui le sollicite.

Durant cette préparation, il est possible d’écrire votre projet de naissance qui permettra à l’équipe médicale de savoir quels sont vos souhaits pour votre accouchement. Il peut concerner toutes les étapes : la phase de travail, l’expulsion ou encore les suites de couches. N’hésitez pas à en parler avec votre équipe médicale et à leur demander conseil. Ils pourront répondre à toutes vos questions (il n’y a pas de questions bêtes !) et vous pourriez aussi co-écrire votre projet.

Le projet de naissance sera là pour donner des indications sur vos souhaits à l’équipe et permettra aussi de vous rassurer. Dans le cas d’une césarienne programmée, vous pouvez demander par exemple : à faire une peau à peau avec votre bébé, d’attendre la fin de votre intervention pour faire les premiers soins du bébé, d’avoir la personne qui vous accompagne et votre bébé avec vous en salle de réveil, que le/la médecin vous explique les étapes lorsque l’intervention sera pratiquée 
Si votre césarienne n’est pas programmée, il est tout à fait possible d’écrire un petit paragraphe avec quelques souhaits que vous pourriez avoir si vous devez avoir une césarienne d’urgence (ceux cités ci-dessus ou bien d’autres différents).

Il est possible aussi de se faire accompagner en périnatale (avant et après l’accouchement), auprès d’un.e psychologue, psychiatre, psychothérapeute… 

En effet, suite à une césarienne (et pour un accouchement de manière générale), il est possible que certaines personnes la vivent bien, mais suivant le déroulé de l’accouchement ou l’histoire de la personne, on peut aussi ressentir un sentiment de culpabilité, d’avoir des croyances de mise en danger de son enfant, ou d’avoir été seulement le spectateur/spectatrice de l’accouchement. Le bonheur d’avoir son bébé près de soi, mais d’être triste sans savoir pourquoi, ou même ne rien ressentir pour cet inconnu sorti de notre ventre (je vous invite grandement à consulter le site de l’association Césarine qui donne beaucoup d’informations sur les aspects psychologiques de la Césarienne.). 

Vous pouvez en parler à l’équipe médicale lors du séjour en maternité (existence d’unité mère-bébé pour accompagner et soutenir les parents ayant besoin d’un soutien psychologique dans le lien mère-enfant, possible visite dans les maternités, ou même pendant la grossesse) mais aussi lors de la visite du / de la sage-femme grâce au PRADO, en PMI, en centre de périnatalité ou tout simplement en vous adressant directement à un.e psychologue, psychiatre, psychothérapeute… Pour vous aider à y voir plus clair.

En post-partum, vous avez la possibilité de vous faire accompagner avec la sophrologie (encore une fois, cela ne se substitue pas à un suivi médical.) sur divers sujets : l’attachement avec son enfant, développer la confiance en son nouveau statut, accueillir la transformation de son corps, et dans le cas d’une césarienne, on peut aussi faire un travail autour de la cicatrice, un suivi pour accompagner et gérer la douleur suite à son accouchement.

Mais aussi…

Sur la reprise de la sexualité en travaillant sur l’image de son corps, sur ses envies, ses désirs (un livre très intéressant et que je vous recommande fortement sur la sexualité au sens large, Jouissance club – une cartographie du plaisir de Jüne Pla, qui permet d’apprendre le fonctionnement du plaisir, du sien et celui de l’autre en apprenant à se connaître). Comme on peut le constater, le champ d’action est large et bien évidemment chaque accompagnement est unique.


Je tenais à ajouter qu’il est important d’inclure la personne qui partage votre grossesse…

Je tenais à ajouter qu’il est important d’inclure la personne qui partage votre grossesse, votre accouchement, dans ce processus de préparation. N’hésitez pas à faire la préparation ensemble (si c’est possible). Si vous choisissez la sophrologie pourquoi ne pas faire quelques séances ensemble ? Pour comprendre les choses qui vous feront du bien, pour pouvoir mieux vous connecter et qu’iel puisse vous aider à gérer ces événements que sont la grossesse et l’accouchement. 

C’est un chamboulement cette nouvelle vie et bien évidemment le post-partum et tout ce que cela induit peut-être vécu parfois très bien (et c’est top !) mais on peut aussi avoir besoin d’un petit coup de pouce (et c’est normal aussi !). De mon point de vue, je trouve important de ne pas négliger ce point-là pour l’autre parent aussi 😉 

Il y a moultes possibilités de se préparer et de s’informer lors d’une grossesse. Il y a encore une fois pleins de sources d’informations et d’accompagnement après un accouchement, en post-partum (que ce soit un accouchement par voie basse ou pour une césarienne). 

Prendre le temps de se préparer est le maître-mot, tout comme prendre soin de vous. Que ce soit avant, pendant et après. Il ne faut pas oublier que même si la césarienne est une opération chirurgicale, c’est bel et bien un accouchement voie haute. Peu importe « comment » vous allez ou avez accouché, l’important à retenir est que vous avez fait de votre mieux.

Il n’y a pas d’accouchement meilleur qu’un autre, il y a votre accouchement, votre expérience, votre vécu, votre histoire et c’est tout ce qui compte !

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